J’ai couru l’édition 2014 de l’Ecotrail de Paris, c’était ma troisième participation consécutive à cette course. Le 30 km en 2012, le 50 km en 2013, pour 2014 me voici inscrit au 80 km, la plus grande distance proposée.
La préparation (9 semaines) s’est plutôt bien passée à part une nouveauté pour moi, mon aponévrose du pied gauche, qui a 15 jours du départ me fait souffrir, même au repos. Grâce au un désistement d’un patient, j’obtiens pu obtenir un rendez-vous à J-8 chez mon podologue, qui me rassure, elle est juste un peu enflammée, mais elle est encore souple, il me fait un taping, rajoute des talonnettes à mes semelles et me montre des étirements et des assouplissements à faire.
Pour la dernière semaine très allégée de toute façon, l’avant dernière sortie de 40 minutes ne me rassure qu’a moitié, j’ai toujours mal, j’ai failli faire demi tour au bout de 10 minutes mais durant le dernière quart d’heure, la douleur est très supportable. L’ultime sortie de 30 minutes ne se présente pas comme je l’avais imaginée, aucune douleur du coté de l’aponévrose en revanche je souffre des deux tibias. Je ne suis pas très rassuré pour la course.
Samedi 29 mars 2014, il est midi, me voici au départ du 80 km à la Base de Loisirs de Saint Quentin en Yvelines. Je retrouve Karine, que j’ai rencontrée l’année dernière au départ du 50 km.
Après un petit briefing avant course, nous voilà partis. Sur 2 000 inscrits, seulement 1582 concurrents passent sous l’arche de départ.
En ce début de course, contrairement à ce que j’aurais pu attendre après mes deux derniers entraînements, rien a signaler au niveau des tibias ni de l’aponévrose, pourvu que cela dure !!
Les 20 premiers kilomètres sont assez plats, il faut bien faire attention à ne pas allez trop vite, il reste encore 60 km au menu.
Peu après le 20ème km, je commence à me faire distancer petit à petit par Karine, l’asthme a décidé de s’inviter à ma course.
Je retrouve Karine au premier ravitaillement (22 km). Nous faisons le plein d’eau. Plus de coca , il fallait courir plus vite pour en avoir !!
Je profite du ravito pour remettre de la nok sur mon pied droit, depuis quelques kilomètres , je sentais une douleur sur le coté intérieur, effectivement, c’est bien une ampoule qui se pointe.
Nous repartons du 1er ravito au bout d’environ 5 minutes, il ne faut pas s’attarder ici, le plus dur nous attend plus loin !!
Vers le km 25, tu arrivons à une zone photographes, Karine, qui m’encourage « allez JF ! », même chose pour une autre coureuse « allez JF ! « et le photographe s’y met aussi, c’est une sorte de chaîne vocale, tous le monde a bien rigolé , et moi je tousse…
J’arrive encore un peu a suivre Karine mais mais me fais distancer de nouveau petit à petit, la méthode Cyrano (Alternance course-marche) est ma meilleure amie pour me permettre de récupérer mon souffle.
J’enlève ma camera vidéo, que j’avais installé sur une des bretelles de mon sac à dos , car elle me faisait mal à la clavicule, cela explique l’absence de vidéo .
18h00 : déjà six heures depuis le départ et j’arrive au 40ème km, soit la mi-course. Mon téléphone décide a ce moment de me laisser tomber et surtout de tomber en panne de batterie alors que j’étais en train d’envoyer un sms à mon amie Rose-Marie pour la prévenir de ma progression.
Est ce l’arrivée à la distance du marathon ? Mon asthme me laisse un peu tranquille, et je retrouve du poil de la bête ,je double pas mal de coureurs qui m’avait doublé auparavant, dont le Bagnard ! J’oublie la méthode Cyrano, malheureusement seulement pendant 2-3 kms
Peu avant le ravitaillement à Meudon, le deuxième de la course, de nouveau le souffle coupé. Je refais donc le plein d’eau, j’étais complètement à sec, malgré mes deux bidons de 0.75 L, je me suis rationné un peu vers la fin pour pas en manquer. Si j’ai bien compris pendant le briefing avant course, ce ravito a été rajouté par rapport à l’année dernière, heureusement !
La nuit commence à tomber, je m’arrête pour prendre mon haut à manches longues et ma frontale. 10-15 minutes plus tard, me voici en train de crapahuter tout seul dans la foret en pleine nuit, à la lumière de ma frontale, et rien ce que çà, c’est assez magique. Les bruits dans les fourrés, les oiseaux que j’entends au loin créent une ambiance qu’il est difficile de décrire, il faut la vivre, c’est vraiment magique même si d’autres trouvent çà angoissant.
50ème km, en faisant un rapide calcul, cela reste jouable, même si c’est très serré, d’arriver au ravito du 55 km avant 21H afin de passer la 2ème barrière horaire dans les temps mais au km 52 , je commence à ressentir un douleur à l’aine, aussi bien a gauche qu’a droite. Je n’arrive plus à relancer et me fait doubler par les personnes que j’avais moi-même doublées. Le Bagnard me demande d’ailleurs si ça va.
Km 55, j’arrive au Ravito de Chaville mais 12 minutes trop tard. Je rate la navette à 3 minutes près. La suivante partira 45 minutes plus tard ! En effet, on attend les serre-fil en VTT qui ferment la course.
J’entre donc dans les chiffres de l’abandon :
Buc (Km 22) : 110
Meudon (Km 45) : 86
Chaville (Km 55) : 60
Saint-Cloud (Km 70) : 2
Prochain rendez-vous : le marathon du Lac d’Annecy le 27avril 2014, J’ai bien l’intention de laisser l’asthme à Paris.