3 mois déjà depuis les 50 km de l’Ecotrail de Paris, Le Marathon du Mont Blanc est déjà là.
J’arrive à Chamonix le samedi, un peu tard, malheureusement, il n’y a plus de tee-shirt Marathon, allons y pour le tee shirt Cross. Je me demande comment il ont pu être en rupture, c’est la 11eme édition quand même !!
A l’hôtel, je prépare soigneusement mes affaires pour le lendemain. Contrairement à ce qui se passe d’habitude, avant une course sur une grande distance, j’ai très bien dormi, c’est déjà çà.
Réveil en douceur à 5h45, je finis les ultimes préparations en essayant de ne rien oublier.
Vu le temps, pour le bas cela sera corsaire, et pour le haut, tee-shirt, on annonce huit degrés, je mets les manchons, mais finalement, sur la ligne de départ, un peu avant de franchir l’arche, je les remets dans mon sac à dos, je n’ai pas froid du tout.
Le départ est à 7h, je suis sur la ligne à 6h57, c’est juste mais je suis sorti de l’Hôtel à 06h50.
Et c’est parti, nous traversons les rues de Chamonix, sous la clameur du public, il y a une sacré ambiance (voir la vidéo). Le peloton s’étire peu à peu et je me retrouve dans les 10 derniers environ. Mais la prépa n’a pas été facile, mal au tibia gauche assez souvent, allergies, l’asthme qui m’a fait des misères aussi, je n’ai pas pu faire autant de séances de fractionnées ni vraiment des sorties longues de plus de 1h30. Je savais d’avance que cela allait être dur.
Mais pour l’instant, ça va, c’est relativement plat, je passe au Lavancher (6ème km de course) sans m’en apercevoir, et voici Argentière (10 km), premier ravitaillement liquide, mais je ne m’arrête pas. Déjà 1h30 de course.
Je passe les différents points de contrôle suivants, Le Planet, Montroc, Tré le Champ et le col des Montets, sans trop de difficultés, en marchant dans les côtes et en relançant dès que possible. Évidemment, et comme au 50 km de l’ecotrail, j’ai une envie de Tuc et je n’ai pas pensé à en acheter, espérons qu’il y en a au ravito 🙂
Je rattrape un groupe d’une dizaine de personnes, mais en fait, ils prennent des photos, je me refais distancer assez rapidement.
03h02 de course. J’atteins Vallorcine (18 km), premier ravitaillement complet, je fais le plein d’eau, j’avale 2 verres de coca, 2-3 morceaux de bananes et des Tuc ! J’en prends une poignée et repart en les dégustant. Miam !
Environ 200 mètres après, un bénévole nous envoie à droite, et on grimpe !!!! Effectivement ça grimpe !!! Çà grimpe dur et cela sur 6 km.
Très dur, plus de force dans les jambes, le souffle coupé alors que je monte pas à pas, à une allure qui ferait pâlir un escargot. Pendant 2 km environ, au milieu des arbres, des racines et des cailloux. En tous cas, je ne suis pas gêné par la foule, c’est un des avantages d’être dans les derniers.
Je rattrape un couple et je les dépasse, deux heures plus tard quand je serais rattraper par les serre-files, je ne les reverrai pas, bizarre, ils ont du abandonner et rentrer par leurs propres moyens
J’arrive enfin sur un terrain un peu moins accidenté, mais toujours un joli pourcentage 🙂
Rencontre avec quelques promeneurs, qui marche plus vite que moi, bon j’ai déjà 20 km dans les pattes lol.
Un autre coureur me double, j’ai vraiment l’impression de faire du sur place, je crois que mes jambes sont restées à Vallorcines, en bas de la cote 🙂
Un peu avant j’avais cru distinguer le bourdonnement d’un hélicoptère mais je l’avais pas vu et en arrivant en haut d’une bosse, je l’entent redémarrer et redécoller, la Sécurité Civile évacue un blessé, rien de trop grave, une cheville je crois. J’allume la caméra, et comme on n’est pas dans un James Bond etje n’essaie même pas de me lancer pour m’accrocher aux patins 🙂 Ça souffle en tout cas.
Et rebelote, les coureurs qui étaient restés, me distancent en 5 min ! Argh !
Je continue mon ascension. Vers le km 21, un groupe de 4-5 personnes me rattrape, mais ne me dépasse pas, je comprends en entendant leur talkie-walkie et en les voyant chargés de rubalises que ce sont les serres-files, je suis dernier, Re-argh !
Ils ont été très sympa, me demandent si tout va bien. Un peu avant le col, on me parle de la barrière horaire, après le col, il faudra accélérer un peu, si je veux la passer avant la mise hors course. Mais déjà 04h45 de course, il reste 45 minutes pour finir l’ascension, un peu plus de 2 km et après la descente (4 km il me semblait me souvenir). Ça sent le roussi, mais il faut continuer.
4h58 de course. J’arrive au Col des Posettes, encore environ 2 km pour arriver à l’Aiguillette des Posettes par une crête. (Alt : 2200 mètres)
J’ai encore plus de mal, le souffle très court et assez bruyant, on me demande à plusieurs reprises si ça va. Une des serre-files passe devant, elle a dû voir que j’ai du mal à m’orienter pour trouver le chemin malgré les rubalises. Elle me propose d’ailleurs de prendre un gel avant la descente. Mais je bouge pas, je n’ai pas la force enfin si, mais le cerveau, il était en service minimum, et comme je ne disais rien et ne bougeais pas, elle prend le gel de la poche du sac et l’ouvre. Heureusement que je l’ai pris, car cela allait mieux dans la descente. J’en reprendrai un autre, une heure après environ.
Nous arrivons enfin à l’Aiguillette des Posettes, 5h35 de courses, je devrais être en bas, pour être dans les temps. Le paysage est sublime en tout cas.
J’attaque la descente avec tout mon groupe serre-file derrière moi, lol, en milieu de la descente, on récupère un CRS ayant terminé son « service ».
Je retrouve des forces dans la descente, mais il faut faire attention, elle est assez technique, glissante, et longue lol, environ 4 km.
A un moment, il y a deux-trois bosses, donc ça remonte, ainsi que la FC et mon souffle qui redevient très bruyant, mais heureusement cela ne dure pas trop longtemps.
On arrive au Tour, c’est fichu, j’y suis hors course. Je me demande si c’est là ou au Tré des champs qu’il faut s’arrêter, mais à priori il n’y a pas de bus à Tré les Champs. Donc la course se termine ici, 29 km pour 06h45.
Je remercie « mon équipe » lol, eux ils continuent jusqu’a Tré des Champs voir, La Flégère.
J’avais demandé une photo avec les fermeurs, mais le secouriste qui a pris la photo, l’a ratée, elle n’est pas dans la boite, zut.
Je n’ai pas eu à attendre le bus, il ne passait pas avant 30 min, un couple qui était au ravito et retournait à Chamonix, nous a ramené, moi et un autre coureur.
Donc un peu déçu, de pas avoir fini, mais je n’aurais pas pu faire mieux avec ma forme actuelle, il ne me reste plus qu’à revenir, je l’aurai un jour, je l’aurai !
Le plus bizarre, a été de continuer pendant au moins 2 heures en sachant que je passerai pas la barrière horaire.
Et dire que Kilian Jornet a déclaré que le Marathon du Mont-Blanc, est un marathon très roulant et que la descente après l’Aiguillette des Posettes n’est pas technique. Si je le rencontre un jour, je lui fais manger sa casquette 🙂
Retour sur Paris par le Train de nuit, pas très bien dormi entre le bruit et les jambes qui se rappelaient à mon bon souvenir.
Lundi matin, surprise, plus vraiment mal aux jambes, mais mal aux abdos !!!
Mardi mes douleurs aux abdos ont disparu et sont remplacées par une douleur au tibia gauche qui se manifeste même en marchant. Mon tibia n’a pas trop apprécié la petite sortie !!
Prochaine course, le trail des 2 lacs, le 27 juillet 2013, un 22 km dans les montagnes encore, l’objectif était de faire mieux que l’année dernière, moins de 4 h mais là, je crois que l’objectif sera de finir sans dépasser la barrière horaire de 4h30.