La marque à la virgule a encore frappé fort avec sa course 100% féminine orchestrée à coups de sessions d’entraînement nocturnes originales (tout en haut de la tour Montparnasse, avec des rugbymen du Stade Français ou le chef Thierry Marx), – d’où le nom de la course We Own The Night alors qu’elle s’est déroulée de jour, vous suivez ? Bonus en termes d’images : un partenariat avec le magazine Glamour, dont le lectorat est pile dans la cible. En caricaturant un peu : des femmes jeunes, urbaines et dynamiques.
Pour ce qui est de la jeunesse, je confirme ! Dans le métro qui m’amène à la Bibliothèque François-Mitterrand (lieu de départ de la course), que des post-ados déchaînées. J’envoie un SMS à Cécile, ma copine de course, elle me répond non sans humour : “Viens, on fait un podium en V1.” Sauf que je ne suis pas encore V1, moi ! Laissez-moi encore quelques mois… Je me sens vieille d’un coup, donc. Et sur la ligne de départ, ça ne s’arrange pas : on se croirait à Formentera dans une beach party géante. Du orange fluo, des baffles hurlantes (mais que du bon son) et des filles qui se trémoussent comme si les 10 bornes à venir n’étaient qu’une énième chorégraphie sur le dernier Daft Punk.
Le parcours a été modifié au dernier moment par la préfecture qui craignait les crues de la Seine (forcément, avec tout ce qu’il a flotté ces derniers jours…). Ça part vite, et ça monte en faux plat d’emblée. Oui, parce que mettons les choses au clair tout de suite : cette course n’est pas DU TOUT roulante (là on sent la fille qui a serré les dents dans les côtes). J’ai longtemps vécu dans le 13e arrondissement et je n’avais jamais remarqué ce dénivelé. Mais c’est sûr, quand on va acheter son pain, on est à peu près aussi réveillé qu’une marmotte en fin d’hiver. Et à l’époque je ne courais pas, tout s’explique.
Tous les 1,5 km, une surprise nous attend. Cette génération Y gavée de zapping, il faut toujours l’étonner, c’est fatiguant… DJ, confettis, on est là pour courir ou bien ? Ouais, je suis de mauvaise foi, les côtes sans doute… L’apothéose, vers le 5e km, c’est ce passage dans un tunnel où on croit voir David Guetta mixer derrière une colonne : fumigènes, musique à donf et lumière travaillée. Manque plus que Beyoncé !
Juste une petite récréation avant la énième côte qui m’attaque un peu plus le cardio et les cuissots… Ma copine blonde a l’habitude de papoter pendant que j’essaie de réguler mon souffle quand je ne lui grogne pas mon sempiternel : “J’ai envie de vomir”, un de mes mantras favoris dès que je cours à plus de 10 km/h.
Dans les 3 derniers kilomètres, on croise les premières (dont Laurane Picoche, superbe gagnante et belle fille toute simple). Ça motive ou ça plombe, au choix. Après le critique 6e km, je retrouve de l’allant et je sais que mon chrono sera honorable à défaut d’être brillant. Juste avant l’amorce du dernier km, mon fils est venu m’encourager (on passe devant son école, il n’a pas eu à aller trop loin). Mais je ne m’arrête pas parce qu’on est encore dans… une côte ! La dernière avant une ligne d’arrivée colorée et auréolée de ballons orange et roses. Quelle fête !!!!!! J’accélère, la blonde en pleine forme toujours à mes côtés. 57’30’’. Pas si mal pour une course façon montagnes russes.
L’année prochaine, c’est sûr, je bosse les côtes et je reviens montrer à toutes ces petites effrontées de quel bois je me chauffe. Et cette fois-ci je serai V1 pour de bon. Dans la force de l’âge, il paraît…
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