Choisir ses chaussures pour courir n’est pas un sujet à traiter par dessus la jambe !
Vos pieds sont de vrais petits bijoux de biomécanique ! La preuve : un pied adulte comprend 20 muscles, 26 os, 16 articulations, maintenues par 107 ligaments.
Et contrairement à la marche, quand vous courez, à un moment donné, il y a un temps de sustentation, vous êtes suspendu dans les airs et à chaque impact sur le sol, l’onde de choc représente environ 3 fois votre poids, soit pour un coureur de 75 Kg, 225 Kg par foulée. On comprend mieux l’importance de la chaussure de running et la nécessité d’avoir un bon amorti. Une chaussure mal adaptée peut causer ampoules, douleurs, voire dans le pire des cas, des blessures musculaires.
Vous êtes-vous déjà arrêté au rayon de chaussures de running d’un magasin de sport spécialisé dans la course à pied ou même dans une de ces grandes enseignes de sport ? Un mur de chaussures se présente à vous, 50 modèles peuvent facilement s’offrir à votre vue. Saint Crépin, le patron des cordonniers, ne s’y retrouverait pas, mieux vaut demander à un vendeur. Et s’il est bon, il devra vous bombarder de questions telles que: pratiquez vous la course à pied occasionnellement ou régulièrement, votre foulée est-elle pronatrice, universelle ou supinatrice (ne vous inquiétez pas de ces termes barbares, nous y reviendrons), quel sont vos terrains d’entrainement, etc. Mieux vaut au préalable avoir préparé des réponses à toutes ces questions, vous pourrez ainsi mieux comprendre votre interlocuteur et surtout, fuir le magasin si le vendeur à l’air d’en savoir moins que vous ou s’il vous dirige vers le modèle le plus cher sans rien savoir de votre pratique.
Les types de pieds
Il existe trois types de pieds :
– Le pied universel : le pied tend à se mettre en position neutre, l’attaque au sol et le déroulement du pied s’effectuent selon l’axe longitudinal (centre du talon jusqu’au milieu du pied, puis, vers le deuxième orteil). La moitié des pratiquants (veinard) de course à pied bénéficie de ce type de pied.
– Le pied pronateur : L’attaque au sol se fait par le côté extérieur du talon, puis pivotement du pied vers l’intérieur. Le pied bascule donc vers l’intérieur. 45% des pratiquants de course à pied sont de type pronateur.
– Le pied supinateur : L’attaque au sol se fait perpendiculairement à l’axe de la chaussure avec déroulement du pied vers le bord extérieur. Le pied bascule donc vers l’extérieur. 5% des pratiquants de course à pied sont de type supinateur.
Comment connaitre son type de pieds ? Commencez par demander l’avis de vos camarades d’entrainement, ils n’auront qu’a vous observer en se placant derrière vous, ils pourront vous dire si vous basculez vers l’extérieur, l’intérieur ou pas du tout. Si vous avez déjà couru quelques mois, vous pouvez regarder l’usure de vos chaussures. Votre vendeur peut aussi vous renseigner s’il est équipé pour.
La meilleure solution est de bien entendu de consulter un podologue avec une expérience sportive.
Personnellement, je vous conseillerai de choisir une chaussure universelle. Les corrections offertes pour les modèles pronateurs et supinateurs peuvent vous correspondre, mais avouez qu’il y a peu de chance de tomber pile. De plus, vous aurez peut-être besoin d’une correction différente pour chaque pied !
Si des douleurs surviennent, consultez un podologue qui vous fera des semelles correctrices sur-mesure. Comme il ne faut pas rajouter une correction à une autre correction, il est nécessaire d’opter pour des chaussures universelles, pour accueillir vos semelles correctrices.
Ci-dessous, en rouge foncé, les zones d’usure.
La pointure
Le choix de la pointure est aussi très important, en effet pendant l’effort, vos pieds gonflent, et si vous avez pris des chaussures à votre taille habituelle, vous risquez des ampoules, des ongles noirs, etc.
Il faut donc prendre une pointure au-dessus de votre pointure habituelle.
N’hésitez pas à essayer plusieurs marques, elles n’offrent pas toutes la même largeur, ce qui a son importance si vous avez le pied plus large ou au contraire plus fin que la moyenne.
N’oubliez pas, qu’il s’agisse de votre premier achat de chaussures ou des suivantes, essayez les avec vos propres chaussettes de course, si vous n’en avez pas, çà sera l’occasion d’en acquérir (absorbantes, sans coutures, renfort au talon, etc.). Et surtout si vous en possédez, il est indispensable d’apporter avec vous, vos semelles correctrices.
Le poids
Dans le choix de vos chaussures de course à pied, votre poids doit être pris en compte.
Au-dessus de 80 kg, l’offre sera assez limitée, il faut privilégier des chaussures avec un très bon amorti, généralement l’étiquette indiquera les modèles adéquats. Si vous choisissez des chaussures de running prévues pour des coureurs moins lourds, et donc avec moins d’amorti, d’une part, vous vous exposez à des douleurs, (tibia, plante des pieds, talon entre autres) et d’autre part, elles s’useront plus vite.
Entre 70 et 80 Kg, votre choix peut s’avérer plus difficile, vous pouvez opter pour des chaussures avec moins d’amorti, mais si votre poids dépasse 75 kg, n’hésitez pas à prendre les modèles avec un amorti plus important.
En dessous de 70 Kg, vous pouvez choisir des chaussures légères offrant un moindre amorti.
Le type de terrain
Le type de votre terrain d’entrainement doit également vous aider dans votre choix :
– Sur route, un bon amorti est important, il vous faudra des chaussures dites de route, les plus courantes.
– Sur route et chemin (sous-bois, chemins stabilisés), un bon maintien du pied est important, il vous faudra un modèle mixte.
– Sur terrain accidenté, la protection, l’accroche de la semelle sont importantes, des chaussures de trail feront votre bonheur.
Quand changer de chaussures de running ?
Une chaussure s’use, non seulement de la semelle, mais aussi de l’intérieur. ll faut en changer environ, selon votre pratique, tous les 6 mois à un an.
Ce qui donne en moyenne un kilométrage compris entre 800 et 1200 Km.
Tout d’abord regardez si les semelles extérieures sont usées ou non, appuyez avec votre pouce, si la semelle vous semble dure, l’amorti ne fait plus son travail.
Pensez à contrôler l’usure de vos chaussures, car comme elle est progressive, on ne s’en rend pas vraiment compte, à moins d’avoir des douleurs, mais là, çà sera trop tard. Et il vous faudra sans doute une à deux semaines pour que les douleurs en question disparaissent en utilisant vos nouvelles chaussures.
En revanche, ne jetez pas vos anciennes chaussures, elles sont encore tout à fait utilisables pour la marche.